Dermatoses lichénoïdes survenant sous sécukinumab : 2 observations - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Des réactions cutanées inflammatoires peuvent rarement survenir sous biothérapies ciblant l’IL17. Nous rapportons deux cas de dermatoses lichénoïdes survenant au cours d’un traitement par sécukinumab (anti-IL17A), nécessitant son arrêt.
Observations |
Cas 1 : un homme de 63 ans atteint d’un psoriasis cutané et articulaire diffus était traité par sécukinumab. Une réponse complète (PASI 0) était observée après 4 mois de traitement. Après 21 mois de traitement, il présentait une éruption papuleuse diffuse ainsi que des lésions leucokératosiques des faces internes des joues. Le diagnostic de lichen plan était évoqué et confirmé par l’examen anatomopathologie d’une lésion cutanée. Le sécukinumab était arrêté. Un traitement par dermocorticoïde n’était pas efficace et remplacé par une corticothérapie générale de courte durée. Le lichen régressait totalement 3 mois après l’arrêt de l’anti-IL17 sans récidive ultérieure. Cas 2 : une femme de 70 ans atteinte de psoriasis en plaques diffus était traitée par sécukinumab. Une réponse complète (PASI 0) était observée après 4 mois de traitement. Après 12 mois de traitement, la patiente présentait des lésions lichénoïdes buccales symptomatiques leucokératosiques des faces internes des joues et érosives des collets dentaires. Les prélèvements mycologiques étaient négatifs. Après 3 mois d’arrêt du sécukinumab et de traitement par corticothérapie locale, les lésions régressaient complètement. Aucune récidive n’était observée 12 mois plus tard.
Discussion |
À notre connaissance, seules 5 observations d’éruptions lichénoïdes survenant en cours de traitement par biothérapies anti-IL17 ont été rapportées dans la littérature. Toutes sont survenues sous sécukinumab. Elles se présentaient le plus souvent sous une forme muqueuse isolée (n=3) et plus rarement avec une atteinte cutanée isolée (n=1) ou mixte cutanéo-muqueuse (n=1). Un cas était survenu sous infliximab et avait récidivé sous sécukinumab. Un autre cas ne récidivait pas après remplacement du sécukinumab par l’ixékizumab (anti-IL17A). L’arrêt du sécukinumab s’accompagnait dans tous les cas d’une guérison du lichen. La physiopathologie de ces éruptions n’est pas connue et pourrait faire intervenir, comme lors des éruptions lichénoïdes survenant sous anti-TNFalpha, une libération d’interféron alpha par les cellules dendritiques plasmacytoïdes. Paradoxalement, les anti-IL17 sont en cours d’évaluation dans le traitement du lichen plan après que leur efficacité dans cette indication ait été rapportée chez plusieurs patients. Les éruptions lichénoïdes sous anti-IL17 sont rares et doivent être distinguées d’une récidive du psoriasis sous traitement. Le recueil de cas similaires et leur déclaration à la pharmacovigilance sont nécessaires pour conforter l’imputabilité de cette classe thérapeutique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatose lichénoïde, Lichen plan, Sécukinumab
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A243-A244 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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